Acouphènes

 

Je n'ai plus d'Acouphène

 

écris-le : octobre 2009

J’ai commencé à avoir des acouphènes en 2004.

Ceux-ci se sont manifestés brutalement au cours d’un voyage d’affaires d’une dizaine de jours à Moscou, le 9 mai 2004 exactement. J’ai commencé à entendre un bruit comparable à celui de ce genre de bouilloire qui émettent un sifflement strident dès que l’eau bout. Mon hôtel était situé dans une large avenue très bruyante. En parcourant cette avenue à pied, je me suis rendu compte que ce sifflement couvrait le vacarme de la rue.

J’étais alors dans une période difficile (surmenage, un décès dans ma famille, etc.). J’ai commencé à éprouver un sentiment de panique. Je regardais la télévision jusqu’au bout de la nuit et je somnolais vaguement à l’aube avant de partir pour le travail à 7 heures du matin. J’ai passé le week-end prostré sur un banc dans les jardins du kremlin.

De retour en Suisse, j’ai continué à entendre ces acouphènes. J’avais le sentiment d’un dérangement permanent qui m’empêchait de dormir, qui m’empêchait même de l’allonger cinq minutes pour me relaxer. Je ne pouvais plus prendre un café à une terrasse de bistro. Je devais sans arrêt me trouver une activité pour fuir ce son insupportable. Mon énergie se consumait à grande vitesse. J’ai consulté des médecins. A commencer alors un véritable parcours du combattant. Tous les ORL que j’ai vus m’ont dit qu’il n’y avait aucune solution, que je devais apprendre à gérer la situation, me relaxer, voire des sophrologues, etc. J’ai commencé à prendre des anxiolytiques et des antidépresseurs. Tout ce que j’ai lu sur Internet semblait confirmer ce que m’avaient dit les ORL. Dans les chats consacrés au sujet, les acouphéniques parlaient de suicide. J’ai vu une ostéopathe qui m’a dit qu’elle ne pouvait rien pour moi, puis un autre qui m’a beaucoup aidé sur certains plans, mais qui n’a rien pu faire pour réduire les acouphènes. J’ai avalé des boîtes entières de Vastarel pendant des mois. J’ai vu des acupuncteurs qui m’ont tout expliqué sur le lien entre les acouphènes et le méridien du rein et qui m’ont prescrit du thé vert, mais les acouphènes étaient toujours là. J’ai des moments d’effondrement total, de crises de larmes et de désespoir. Puis, j’ai essayé de vivre avec et de cacher le poids qui m’oppressait en permanence, persuadé que mon mal était incurable.

 

Jusqu’au jour où, début 2008, un collègue de travail atteint de troubles comparable m’a parlé de malocclusion dentaire et du site de M. Quilliou. Je suis allé le voir aussitôt. Il a fait faire un panoramique dentaire et il m’a fait passer des tests d’équilibre postural. Au vu des radios et des tests, il m’a dit que mon cas était « extrême, mais classique ». Il m’a montré sur les radios dans mon équilibre mandibulaire. Je ne pouvais guère le contredire, car je suis incapable de lire une radio. D’après ce que j’ai compris, un défaut au niveau de l’occlusion dentaire peut créer une pression sur l’os glénoïde et comprimer un faisceau de nerfs parmi lesquels se trouve le nerf auditif. Pour régler ce problème d’occlusion, il m’a fait des gouttières en résine que je ne devais ôter que pour manger.

À vrai dire, je n’ai pas été convaincu à 100% dès le début. Je n’ai pas écarté d’emblée l’éventualité qu’il s’agisse d’une démarche décevante de plus, mais j’ai décidé de jouer le jeu. Au bout de quelques mois, il est devenu évident que les acouphènes s’étaient considérablement atténués et qu’ils n’étaient plus permanents. J’en ai éprouvé un énorme soulagement. Je suis revenu deux ou trois fois chez M. Quilliou pour qu’il règle la gouttière et bout d’un peu plus d’un an, un dentiste, le docteur Soussan, a posé sur mes dents des crêtes en composite reproduisant le relief de la gouttière pour résoudre le problème de la malocclusion de manière plus stable et plus permanente.

Aujourd’hui, les acouphènes ont quasiment disparu. À l’occasion de mon traitement, j’ai réalisé que d’autres problèmes coexistaient avec celui des acouphènes et étaient indissolublement liés à lui, essentiellement des problèmes de posture et de dissymétrie dans les équilibres musculaires du corps. J’ai le sentiment aujourd’hui d’avoir une posture plus droite et plus équilibrée.

Je dirai pour conclure que ma qualité de vie s’est considérablement améliorée et que je suis très reconnaissant à M. Quilliou et au docteur Soussan pour leur travail.

 

Jean-Philippe Gaborieau